Et je dirais même plus, pourquoi il faut ABSOLUMENT lire « Le Camino seule, enfin presque » de Cam Dewoods!
Si tu « connais » déjà Camille, si tu suis son blog ou son insta, ce qui va suivre ne va pas forcément t’étonner. Et pourtant, au début je n’étais qu’à moitié convaincue. Ce n’est donc pas un article en mode groupie.
Je m’explique.
Cam Dewoods j’adore. J’en avais d’ailleurs déjà parlé ici. Et je garderai le même qualificatif: « pétillante ». J’aime aussi beaucoup sa plume, son style d’écriture. Des formules ciselées, un humour qui fait mouche, une auto-dérision bien aiguisée.
Malgré cela je n’étais pas certaine de passer le cap du « livre ». Est-ce-que ce qui fonctionne à merveille dans un format court « légende de post insta », ou moyen « post de blog », m’embarquera aussi sur un format plus long (429 pages!)? Est-ce-que ce qui me donne le smile en accès libre, me procurera autant d’émotions lorsque j’aurai payer pour y accéder? Et puis quoi, l’aventure de Camille à Compostelle, je l’avais déjà suivie en direct sur ses réseaux l’année dernière. Et si on pousse un peu, ne serait-ce pas un « livre de blogueuse » à grand coup de « moi je »? Qu’est ce que ça pourrait bien m’apporter, à moi la fille de la campagne coincée dans mon canapé avec mes deux gamins…
Prise dans l’engouement de mes amis instagram et facebook, j’ai sauté le pas et acquis l’ouvrage. J’ai d’abord été un peu décontenancée par la forme, je ne sais pas si c’est la police ou la mise en page, mais ça m’a donné l’impression d’un mémoire de fin d’études (enfin, plutôt d’une thèse…429 pages on a dit!).
Mais BON SANG QUE J’AI BIEN FAIT!
Ce livre est l’exact inverse de tout ce que j’ai énoncé plus haut.
Ce n’est pas un guide touristique sur « comment partir sur le Camino ». Même s’il y a des endroits que l’on rêverait de découvrir comme l’auberge de Güemes ou Muxia.
Ce n’est pas un guide technique sur « l’équipement indispensable pour le Camino ». Même si on comprend rapidement que faire l’impasse sur la cape de pluie n’est pas une très bonne idée.
Ce n’est pas un récit « moi je ». Ce n’est pas que l’aventure de Camille. C’est aussi et surtout le chemin de Pierre, Josiane, Reihnard, Tom, Hibari, Alexandre, et tant d’autres. Ce qui m’a le plus marqué c’est le nombre incroyable de rencontres et leur intensité.
Ce n’est pas la réponse à toutes les questions existentielles de Camille, jeune parisienne presque trentenaire. Le récit n’est pas un prétexte à énnoncer des banalités pleines de bon sens égrainées sans trop y croire ou sans se donner les moyens de les vivre. Oui l’être humain est probablement plus à son aise en pleine nature qu’entassée sur la ligne 13. Mais ça va bien au-delà. Et nos envies paradoxales sont assumées, oui à la nature mais oui aux sushis, oui à la vie au grand air, mais sans dire non à une serviette bien moelleuse. Mon passage préféré du livre est celui sur le coquelicot. Je ne spoile pas, mais penses à moi quand tu le liras 😉
Ce n’est définitivement pas une ode à la performance. Alors que oui bordel on parle quand même de 38 jours de marche…de plus de 1 000km …et plus de 22 000 D+!! Mais on ressent vite la mue de Camille-le-bulldozer-qui-court-autant-sur-les-sentiers-qu’entre-les-évènements-de-son-agenda, en quelqu’un qui apprécie davantage le calme et profite des choses. Pour tout avouer j’ai fait plus que de le ressentir, je l’ai vécu. J’ai démarré la lecture de ce livre bille-en-tête, comme souvent, en dévorant les premiers chapitres, en voulant rapidement savoir la suite (mais quand diable va-t-il s’arrêter de pleuvoir? Va-t-elle pécho sur le camino? ses tibias vont-ils tenir jusqu’au bout du séjour?). Et puis à partir du jour 20, j’ai ralenti. J’ai savouré. Je voulais davantage ressentir ce chemin qui devenait en même temps plus sauvage. Je ne voulais plus que ça s’arrête.
Si je devais résumer mon sentiment en un seul qualificatif, ce serait GENEREUX. Ce livre est généreux. Camille se livre sans détour, elle y donne beaucoup d’elle-même (sans parler des nuits passées à l’écriture!) , honnête, sincère et lucide. La générosité est aussi à l’honneur quand elle nous parle de ses camarades d’aventure, d’un jour ou de trois semaines. Sans parler de la générosité envers le camino. La nature, les paysages bien entendu, mais plus profondément, le chemin, le cheminement, la vie de ce camino, intérieure au plus profond de soi, comme extérieur, le visible et l’invisible. Le tout avec ce style si percutant, et truffé d’anecdotes rigolotes (un mariage, des abdos, un massage croate, …).
Camille se livre et ça marche!
(conclusion sponsorisée par l’amicale des jeux de mots et des métaphores filées)
PS: Camille, j’ai bien noté à travers tes lignes et tes aventures nocturnes, ton envie d’écrire un polar, j’attends donc impatiemment la sortie de « meutre à Compostelle » 😉
En attendant, chère lectrice, cher lecteur,
tu peux trouver KM 0,000 Le Camino Seule, enfin presque. de Cam Dewoods ici!
Et si tu aimes le format podcast, l’épisode de Je suis une Aventure sur le Camino de Camille est là!
J’adore ! Merci beaucoup pour cet article qui me touche énormément
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Alors merci car j’avais exactement les mêmes a priori que toi et donc maintenant j’ai envie de le lire!
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Oh ça donne envie!(mention spéciale à ce passage: « Va-t-elle pécho sur le camino? » ahaha 😀 )
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