On n’en est pas encore à la question fatidique par excellence: « Mais pourquoi tu cours?! » Mais celle-ci n’est pas mal non plus.
Et comme pour sa grande sœur, il n’y a pas de bonne réponse. Chacun la sienne et c’est souvent différent selon les moments.
Par exemple, cette vidéo…(←click click)
Quelques éléments de réponse en vrac de ce qui se passe dans ma petite tête quand mes jambes et mon cœur s’accélèrent par une démarche volontaire de ma petite personne (=quand je cours – CQFD).
♣ A comment je vais raconter ce moment
Cette réponse là, c’est la plaie ultime. On est à des milliers de kilomètres de la pleine conscience et de l’instant présent, et on se regarde soi-même. Ça m’insupporte complet, et pourtant c’est quasi systématique. Largement exacerbé par une pratique chronique des réseaux sociaux j’en conviens bien volontiers…
♣ A ma liste de courses/mon menu du soir/le mail du collègue auquel il faut répondre
En bonne control freak, fan de listes, bullet journal et cartes mentales en tout genre, autant dire que les runs sont des moments privilégiés pour organiser le mur de post-it géant que je garde dans ma tête. Ca reste assez fatiguant et nuit gravement à la concentration.
♣ A ma progression/à mon prochain objectif
Là c’est particulièrement quand j’en ch** à l’entrainement. Concentration maximale, stay focus, on pose le cerveau et on y va!
♣ A ceux que j’aime
Je suis un peu une handicapée des émotions. Je crois que je n’aime pas ça. Alors quand je suis dans le dur, j’y pense, fort et dur, et ça me donne la rage.
♣ A rien? (1)
Ces moments dits de « flow ». Ceux où tu te sens « au bon endroit au bon moment ». Quand ton bonheur est complet, tes sensations sont bonnes, tu kiffes pleinement. Où tu vis ENFIN l’instant présent, et qu’il te plait bien.
♣ A rien? (2)
Là c’est mon petit secret quand ça devient dur dur (genre dans la tempête de grêle au km20 du SparnaTrail – toi même tu sais). Dans ces moments là, je prends le contrôle de mon cerveau. C’est moi qui décide à quoi il va penser, et gare à lui s’il s’égare, j’ai l’air douce comme ça mais je peux être très très déterminée *un ange passe*
Etape 1, je pense « gauche-droite ». Ça marche très bien dans les grimpettes, et comme je suis assez mauvaise en coordination, je me reprends souvent et je recommence à répéter « gauche-droit-gauche-droite ».
Etape 2, si j’ai mal quelque part (membres postérieurs au hasard !), je compte mes dents. Oui oui ça parait ridicule, mais franchement ça m’a sauvé des galères…genre le petit caillou qui s’est glissé entre tes orteils ou l’ampoule qui s’invite. Alors on se concentre! (si tu as une phobie des dents tu peux aussi compter tes oreilles, mais saches que ça ne t’occuperas pas très longtemps)
Etape 3, l’ALPHABET. Là c’est quand je suis bien bien dans le mal (pas dans le mâle, hein, restons prudes). Et c’est magique car tu as plusieurs versions. Classique de A à Z, plus corsé de Z à A; et de M à L (ouais là c’est dur); en anglais, en espagnol…
Crois-moi sur parole, tu peux assez vite engloutir 4-5 kilomètres en étant bien concentré.e sur ton alphabet (#latêteetlesjambes ? 😉 )
Alors, si pendant de ta dernière course tu as croisé une fille à couettes qui t’as mis cette chanson (←click click) dans la tête…ne me remercie pas !
#Cestquilepatron?!