42,195 km – Fierté et Humilité

Ce titre, je le tient depuis longtemps…Depuis une sortie de la prépa un peu plus difficile que les autres. Et je trouve qu’il colle à merveille avec le retour que je veux faire de ce dimanche 8 avril 2018.

Ici vous ne trouverez pas un compte-rendu détaillé Km par Km. Parce que j’en serai bien incapable, et parce que ce serait probablement fastidieux à lire, et certainement fastidieux à écrire.

Ici vous ne trouverez pas l’intégralité de ce qui s’est passé dans ma tête et dans mes jambes ce dimanche. Parce que j’avoue que je ne le sais pas bien moi-même.

Ici vous ne trouverez pas d’injonction dithyrambique à « foncer faire la même chose », ou de « ça a changé ma vie ». Ni de « surtout ne faites jamais ça » ou « plus jamais ça ».

Ce que vous trouverez dans ce CR, je ne le sais pas vraiment, mais j’avais envie de le partager. Alors, en avant!

♣ Avant la course

Impatiente, excitée, un peu flippée quand même… Dans ces coups de temps là, deux manifestations physiques chez moi: je dors (grosse marmotte les J-2 et J-1), et je claque des dents (tout le long du trajet jusqu’au sas…ça m’a rappelé mon accouchement!).

Le soleil est au rendez-vous, ça me rassure autant que ça m’inquiète, mais il faut avouer que c’est quand même plus agréable.

prépmara.jpg

Petit dej, assouplissements, tartinade de Nok et d’Arnica (entre nous, le moment le plus HARD d’une course, c’est la Nok froide à mettre au niveau de la brassière NON?!)…

Une fois assise dans le SAS, premier ouf de soulagement. Toute la logistique tarabiscotée de cette course (transport, baby-sitting, j’en passe et des meilleures!) s’achève enfin. Je peux ENFIN me concentrer quasi-exclusivement sur ce que j’aime de plus au monde : COURIR!

♣ La première course

Je pars en tout début de SAS. Frissons au moment du départ, gros kif d’avoir la sensation d’être dans les tous premiers à fouler les Champs Elysées.

Ravie de trouver gentiment un rythme assez fluide, sans avoir à slalomer. Je décide de partir aux sensations, et de ne checker ma montre que pour éviter de  m’emballer.

Je profite vraiment. Paris est magnifique, on en profite vraiment bien entre le beau temps et le parcours. Je n’ai  pas l’impression de courir. Je suis juste heureuse d’être là.

1er ravito assez chaotique, grosse foire d’empoigne à Bastille, mais je fais comme j’avais prévu, je prend une bouteille en début de SAS, et je bois tranquillement en marchant.

Au KM 18, je sens le moment de grâce. Ce moment du FLOW où tu as juste le sentiment d’être à l’endroit parfait, au moment parfait. Je me dis qu’heureusement que je ne suis pas sur un semi car ce moment arrive un peu tard! #longuedistanceforever

Au KM 27-28,  je croise les copains. C’était prévu, petit ravito en pompotes et boisson maison. Ça me fait plaisir de croiser des têtes connues, je pense encore finir en 4h30/4h40 et ça me re-booste… enfin c’est ce que je croyais…

ravito

♣ La deuxième!

Je ne sais plus bien quand ni comment cela s’est passé. Vers le KM 29 je dirais. J’avais du mal à boire depuis quelques temps, et la boisson maison n’est pas passé non plus. Et d’un coup, rien ne va plus. J’ai l’impression de produire toujours la même intensité d’effort, mais quand je check ma montre , on est sur un tout autre rythme.

Je pense  à ma coach qui m’avait dit la veille « un marathon c’est deux courses, tu penseras à moi au km 30″… bien vu championne 😉 Je pense aussi à Murakami (si tu me lis lol 😉 qui disait tout détester à partir d’un certain stade dans la course.  C’est exactement ça… Je suis en mode TROP. TROP de bruit, TROP de supporters, TROP de gens qui marchent, TROP de soleil.

Pourtant je ne peux pas dire que les jambes ont mal, que le corps souffre (pourtant il doit!), que la tête craque. C’est autre chose. Souvenez-vous, ici je disais vouloir venir au marathon pour rencontrer le mur… Je crois que j’y suis. Et du coup ça me réjouis un peu. (UN PEU seulement hein!)

Et là il se passe un drôle de truc…Je passe en mode « ultra-économie-d’énergie ». Une foulée raccourcie, un peu comme en fin de SparnaTrail (myfav). Mais surtout un cerveau qui ne pense plus. Je suis cette p** de ligne verte, ma couleur préférée, et j’avance. J’avance. J’avance. Je marche quand ça monte (si si les traileur.se.s, ça monte là…bon ok tout est relatif). Je ne regarde plus rien ni personne (et évidemment plus ma montre). Je ne pense plus à rien ni à personne. J’avance. J’avance.

Et là, j’arriiiive!! J’ai ré-activé un peu le cerveau à quelques mètres de  l’arrivée quand j’ai aperçu (surtout entendu!) les copains. Mais il était encore un peu en  veille et je ne peux pas vraiment dire que j’ai réalisé ce qui était en train de se passer!

smile.jpg

♣ Un bilan?

D’abord ce mur. Celui que j’étais venu chercher. Il va s’en dire que je l’ai trouvé. Et pourtant ce n’était pas du tout ce que j’avais imaginé. J’avais « prévu » plein de choses auxquelles penser pour me remotiver, pour recommencer à avancer. Au final le cerveau s’est juste mis sur pause et le corps à pris le contrôle. L’exact inverse de que ce j’envisageais. Une sorte de « mode survie » en somme. Assez révélateur…

Ensuite la fierté. Oui je suis fière de l’avoir fait. Fière d’avoir osé. D’avoir tenté. De m’être entraînée sous la pluie, le vent, le froid. De m’être arrêtée lorsque j’étais blessée. De  l’avoir fait pour moi. De l’avoir fait grâce à vous. De l’avoir construit dans ma tête. De l’avoir partagé avec vous.

Mais surtout l’humilité. L’humilité de me rappeler que je ne suis pas une athlète. Qu’un marathon n’est pas une épreuve anecdotique. Que quand on galère à caser trois séances par semaine il faut être réaliste sur ses objectifs (je crois même que c’est moi qui le disait par ici!). Qu’au final on peut faire tous les scénarios dans sa tête, c’est le jour J qui sera l’épreuve de vérité. Qu’au final on ne sait jamais ce qui va se passer, que tout est possible et que c’est ça que j’aime dans le sport.

Et enfin le principal: J’AI ADORE ET JE RECOMMENCERAI!

Et toi? Tu y étais? Le marathon ça te branche ou pas du tout? Ta pratique sportive tu la vis comment?

#RunStopEatBacon

Pour comprendre cette citation idiote mais qui restera le moment préféré de mon marathon, va faire un tour sur mon Instagram.

Et pour mon avis sur ma tenue sur RacePack.com.

11 commentaires sur “42,195 km – Fierté et Humilité

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  1. Super CR !! Un grand bravo pour ton marathon !!! Je me retrouve dans ton article… je ne me rappelle pas trop ce qui c’est passé entre le 30 et 40ème km (j’ai quelques souvenirs par ci, par là!). J’étais en mode survie aussi je pense ! C’est tout flou ! haha 🙂 C’était une superbe course en tout cas, même si je suis frustrée par mon mal de ventre et la gestion de ma course ! C’était un premier marathon.. ça ne peut pas être parfait ! Je recommencerai aussi, ça c’est sur ! Mais en attendant, je vais me re-confronter aux cailloux et (vraies) montées … TRAIL !! On se croisera peut-être sur une course !!! Bonne récupération ! 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. J’aime beaucoup ton passage sur l’humilité, et je te rejoins sur tout les points! J’adore lire les CR car je revis cette course et me rend compte que chacun a vraiment vécu son marathon complètement différemment! La diversité des émotions, des sensations que nous offre cette aventure, c’est juste incroyable! 🤩

    Aimé par 1 personne

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